3 Moyens De Définir Son Chemin

J’ai toujours eu des difficultés avec les règles. Mon père était à la maison le représentant de la discipline.

Un mot de sa part, souvent même un regard, suffisait à enclencher un comportement.

La discipline était la politesse, l'obéissance, presque la soumission.

Elle a toujours été synonyme de restriction, de règles.

Les règles étaient imposées. 

Leur utilité non questionnées.

Leur raison jamais clairement expliquée.

Une chose était claire : « il fallait obéir. »

Je me suis alors retrouvé perdu entre deux comportements: 


  • Plaire en obéissant.


  • Suivre mes envies. 


Mais cette séparation entraîne que toute règle devient contrainte.

Pourtant pour atteindre un but (avec un minimum de signification) il est nécessaire de se plier à des règles. 

Vivre sans règles (que l’on s’impose, pas celles de la société) nous entraîne à tourner en rond. 

Mais plus on a de règles, plus notre liberté est atteinte.

Moins de liberté, moins de bonheur non ?

Un recadrage de ce que peut réellement représenter la discipline permettrait de combiner le besoin de liberté avec le besoin (biologique) d'évolution.

Je te conseille de prendre un carnet et un stylo.

Noter ce qui te semble important et laisser les idées glisser sur ton carnet sera essentiel aujourd'hui.


Repenser la discipline

Dans mon travail de pédopsychiatre je rencontre des familles aux profils très différents en terme d'éducation.

Et souvent au sein même de la famille.

L'un sera plus "traditionnel" avec des règles qui viennent du "haut vers le bas".

L'autre (comme souvent quand une position est prise dans un binôme) aura tendance à être plus conciliant.

On pourrait avoir tendance à voir le deuxième comme plus doux.

Mais la douceur pour le présent n'assure pas une douceur pour le futur.

Les moments difficiles créent des hommes forts, les hommes forts créent de bons moments, les bons moments créent des hommes faibles et les hommes faibles créent des moments difficiles



Depuis plusieurs années l'éducation est pensée différemment.

Après plusieurs siècles d'éducation du haut vers le bas, la société actuelle pense qu'une place plus grande doit être faite aux enfants et leur parole.

Les psychologues conseillent aux parents de se mettre à hauteur de l'enfant afin de pouvoir lui parler d’égal à égal.

Cela permet également au parent de mieux capter l'attention de son enfant.

Etonnamment mon père n'a jamais eu besoin de se mettre à ma hauteur pour avoir ma pleine attention.

Et beaucoup de ceux qui lisent ces lignes avaient un parent qui n'a jamais eu ce besoin là non plus pour se faire entendre.

Que s'est-il passé pour que nos enfants soient plus sourds que nous ne l'étions ?

Ou est-ce notre voix qui est devenue plus frêle ?

Mais comment lier la discipline avec la possibilité de créer la vie qu'on désire quand c'est cette “discipline” qui nous a mené là ?

Parce que la discipline de nos parents, n'est pas la discipline pour soi.

La discipline pour soi c'est du respect pour qui on est.

Surtout pour qui l'on sera.



Créer sa vie autour de la discipline

Nous vivons actuellement (dans les pays développés) une période inédite dans l'histoire de l'humanité.

Dans une même famille, au moins 3 générations n'ont pas connu la guerre.

Une famille qui a connu la guerre est une famille qui porte des cicatrices, souvent même, des blessures ouvertes.

Ce contexte est central dans les discussions autour de la discipline.

Si l'on sait que son enfant va probablement devoir faire face à la guerre, il est essentiel d'en faire une personne disciplinée (solide).

Une fille devra se préparer à ce que son mari parte faire la guerre. 

Un garçon à la faire.

L'ensemble donne un sens à la discipline.

Notre contexte est différent.

Être discipliné veut dire restreindre.

Difficile pour des parents d’empêcher l'accès à des libertés sans en avoir vu les bénéfices.

Tout au plus finir dans un boulot qu’ils n’apprécient qu'à moitié.

Avec des amis qu'on n'apprécie qu'à moitié.

Pour une vie qu'on ne vit qu'à moitié.



Il y a 3 parties en nous :


  • Le moi du passé


  • Le moi du présent


  • Le moi du futur


La discipline de nos parents a marqué celui du passé et du présent.

Celui du futur à besoin de respect de la part du présent.

Afin de l'honorer des efforts sont nécessaires.

L'espace entre ta situation actuelle et ta destination (le rêve auquel tu penses actuellement) est fait de ce respect.

Ce respect ne peut être offert que si tu crois que l’objectif est atteignable. (Pour construire cette confiance, lis cet article)

À la manière d'une rescapé devant rejoindre une île, la confiance te donnera envie de construire le radeau, la discipline de ramer vers cette destination.

Nous parlerons de respect plutôt que d'auto-discipline.

Le challenge qui se présente à nous est de savoir comment respecter quelqu'un qu'on n'a jamais vu.

L'autre difficulté est que ramer prend du temps et est rapidement ennuyeux.

Sans voir la terre à l'horizon, il est souvent plus facile d'arrêter de ramer. Au risque de se retrouver entre deux terres. 

Il y a plusieurs paramètres à régler concernant ce respect de soi :


  • La confiance


  • L'objectif


  • La direction


  • L'amour


La confiance est essentielle pour pouvoir être respectueux de son soi futur.

Sans être convaincu (même si cela fluctuera) que l'on peut y arriver, les sacrifices semblent inutiles.

Surtout que les résultats n'arrivent pas tout de suite, encore moins lorsque l'objectif est grand.

L'objectif doit donc être différent.

L'objectif ne peut pas être la réussite d'un grand rêve.

Cela prend trop de temps et risque trop souvent d'être décourageant.

L'objectif devient de faire. Simplement.

La réussite, c'est d'avoir fait.

L'échec de ne pas avoir fait (pas le résultat).

La direction est plus importante que les points d'arrivée.

Le respect qu'on s’offre nous maintient dans une direction.

Après avoir décidé d'un objectif, il arrive d'oublier pourquoi on le fait.

L'esprit prend le dessus et donne toutes les raisons (toujours valables) de ne pas le faire.

C'est dans ces moments qu’une direction aura tendance à nous garder en route.


Enfin l'amour c'est l'amour de soi. C'est savoir que se mettre des limites est un acte d'amour. 

Que ce soit avec son chien, son enfant ou son partenaire.

Un amour avec des limites offre un amour sans limites.

Aimer quelqu'un c'est croire en lui. Croire en sa capacité à faire plus que ce qu'il ne voit.

C’est pareil envers soi-même. 


Tu es déjà discipliné

Dans son livre Atomic Habits, James Clear explique que la première chose à changer lorsqu'on veut adopter de nouvelles habitudes est de changer qui on est.

De changer notre perception de nous.

Quelqu'un qui pour le moment ne fume plus dira : "J'ai arrêté de fumer."

En comparaison avec : "Je ne fume pas."

Dans la première phrase, la personne est un fumeur qui ne fume plus.

Dans la seconde, le personne n'est pas une fumeuse. La question ne se pose pas.


J'ai toujours admiré les gens discipliné. Je ne me rendais pas compte que je l'étais déjà.

À celui que je ne voulais plus être.

Sans chercher à savoir qui je pense être (ma perception), il est impossible que je trouve quoi changer.

Tu es déjà discipliné.

Tu es extrêmement respectueux de la personne que tu penses (inconsciemment) être.

Pour révéler qui l’on pense être, il s’agit d’observer plusieurs éléments :


  • Nos accomplissements


  • Nos échecs


  • Notre éducation


  • Notre mindset


  • Notre environnement (lieu de vie - relations)


  • Notre comportement



La manière dont tu interprètes ces différents éléments est ta perception de toi-même.

Et garde en tête que c'est une construction personnelle, créée de toute pièce (un seul pan de réalité, pas LA réalité). 

Il est maintenant temps de créer celui ou celle que tu veux devenir.

C'est ici que tu peux redevenir un enfant.

C'est ici que le moi du passé peut s'exprimer à plein.

Je parle du tout petit.

Celui qui ne se demande pas ce que les autres vont penser.

Celui qui n'a pas peur d'être rejeté.

Celui qui voit la vie comme un terrain de jeu.



S'il pouvait choisir, quelle vie aurait-il?

Durant cet exercice tu risques de sentir des blocages :

  • "C'est ridicule."


  • "Ça n'a pas de sens."


  • "C'est trop nul."

Écris. Tu n'as le droit de bloquer qu'après avoir écrit.

J'ai commencé à remarquer qu'il était plus productif d'écrire d'abord et de critiquer ensuite.

Bloquer ses pensées, c'est bloquer sa créativité.

Un peintre fait des erreurs et les corrige, mais ne bloque pas chacun de ses mouvements.

Infliger cela à ses propres idées est mortel.

Et souvent ce n'est que la peur.

Je parle de ce blocage là car il s'agit également de discipline.

On a trop souvent pris l'habitude de bloquer nos pensées pour les raisons dont j'ai parlé plus tôt.

Ce n'est à nouveau pas respectueux pour celui que tu veux être.

Car même si je ne sais pas qui tu veux être, je suis convaincu que cette personne a la liberté d'exprimer (au moins à elle-même) l'ensemble de ses idées.

Un pas plus loin, elle a plaisir à les entendre.

Je te laisse bien sûr filtrer pour les gens qui t'entourent. Mais pas pour toi.

Pas pour le futur toi.



Choisir sa discipline



L’une de mes mentors m’a un jour dit : “La question n’est pas d’être indépendant, mais de choisir tes dépendances.”

Paix à son âme, longue vie à sa sagesse. 

Je me permettrai de la paraphraser ici :  “Choisis tes disciplines”. 

Être discipliné en tout point est impossible. 

Cela mène à un burn-out physique et mental. 

On finit déprimé et moins bien qu’au départ. 

Hors, une discipline qui ne mène pas à plus de bonheur n'a pas de sens.

Au contraire, le respect qu'on exprime pour soi a pour but de nous rendre plus heureux, car dans la lignée de ce qu'on veut atteindre.

Le bonheur a 3 composantes (le sujet du prochain article) :



  • Le sens : Mélange de raison d’être en vie, d’un but et d’une cohérence.



  • La satisfaction : Le sentiment après quelque chose de difficile. 



  • La jouissance : Plaisir partagé avec des personnes qu’on aime. 



Le bonheur est une compétence.

Les compétences sont construites par les habitudes.

Les habitudes sont tenues par la discipline.



Donc choisir ce que l’on respectera nous permettra d’atteindre (si bien construit) plus de bonheur. 

Il y a 4 domaines dans lesquels chacun de nous cherche à grandir :

  • Le corps


  • L'esprit


  • Les relations / Spiritualité


  • Création / Business

Cette séparation est théorique. Ils sont en vérité interconnectés. 

Par ailleurs, cela permet d'avoir plusieurs points de soin (prendre soin de l’un soutient un autre).

Lorsqu'une chose ne va pas, il nous reste donc 3 autres domaines dont on peut s'occuper.



1. Créer sa vision

Internet est rempli de conseils pour créer sa vision : "Une fois qu'on a sa vision tout est plus simple."

Cela m'a pris deux ans pour avoir une vision floue de ce que je voulais devenir.

Et elle l'est toujours.

C'est là que j'ai compris qu'une vision ne doit pas être limpide.

Elle peut l'être à certains moments, mais peut se brouiller ou évoluer.

Et c'est le but.

Parce que sur le chemin tu changeras.

Tu feras de nouvelles rencontres et de nouvelles déceptions.

En divisant ta vision en 4 quadrants tu pourras plus aisément voir ceux qui sont très clairs de ceux qui sont flous.

Il s'agit de simplement écrire. Sans se poser trop de questions.

Elles se posent à la relecture, pas à l'écriture.

Avoir cette vision qui se crée (à nouveau elle peut être extrêmement floue) donne 4 projets minimums.

Ce sont sur ces 4 projets que tu te construiras.



2. Changer de perspective

" La plupart des hommes mènent une vie de désespoir tranquille et vont sur la tombe avec la chanson encore en eux." David Thoreau

Beaucoup d'entre nous n'entendent pas cette chanson.

Guidés par ce qui leur a été dicté, ils choisissent une vie qui n'est pas la leur et meurent sans savoir qu'ils étaient destinés à autre chose.

Sans recul sur soi on ne peut prendre de perspective.

Et sans perspective on ne voit pas les autres chemins.

Changer de perspective, c'est analyser son comportement.

C'est regarder ce que l'on fait et ce que l'on ne fait pas.

C'est ici que tu dessines les deux îles de ta destinée.

Celle où tu vas, celle où tu es.

Tu as besoin des deux.

L'image peut être violente.

"Mieux vaut savoir une fois qu'on est nul pour une saison que de prétendre qu'on est bon durant toute une vie. " Hormozi




3. Marche arrière


Une fois les deux îles tracées, pars d’où se trouve celui du futur. 

Que fait-il.elle au quotidien ?

Quel chemin a-t-il.elle parcouru?

Et surtout : Qu'a-t-il.elle arrêté de faire ?

En répondant à ces questions tu as les différentes étapes à passer sur ta route. 

Cette route que tu traces n'est pas parfaite.

Ça tombe bien parce que ta vie ne le sera pas non plus.

L'homme fait des plans, Dieu rit.

Tout ce que tu veux c'est viser. Avoir une direction.

Et à la manière d'un bateau en plein tempête, tu navigues.

Le vent t'emportera.

La fatigue te prendra.

Les émotions te submergeront.

Mais la discipline de devenir cette personne te maintiendra dans une direction, dans une boîte (cette fois tracée par toi). 

Tu ne pourras alors pas te tromper.

Tu iras dans la bonne direction même si le chemin disparaît un peu.

Et dans plusieurs mois tu passeras devant un miroir et reconnaîtra une partie de cette personne que tu avais vue les yeux fermés. 

Merci d’avoir lu cette lettre. 

Olivier.



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