3 Étapes Pour Passer De La Procrastination À l’Exploration

Réfléchir à la procrastination c'est bien.

Trouver comment la combattre c'est mieux.

Comprendre est important mais ce n'est que partiel si ce n'est pas combiné à de la pratique.

Le savoir sans expérience c'est une cruche sans eau.

Aujourd'hui on parlera donc de la manière de répondre à cette procrastination.

La connaître et saisir ses composants est la première étape nécessaire. Avoir plusieurs manières d'y répondre termine la boucle.

Ainsi tu pourras avancer sur tes projets, te rapprocher de tes rêves et devenir la personne que tu souhaites.

Bien sûr cette lettre est écrite au départ pour des propriétaires de chiens.

Mais c'est ma conviction qu'elle s'applique à tout humain, les chiens ne sont que l'un des moyens de mieux se comprendre (ce qui est la finalité de toute chose).

Du concret

J'aime beaucoup réfléchir. Parfois plus que de faire.

Parce que dans ma tête je suis à l'abri des risques du monde extérieur.

Il existe bien les dangers que je m'imagine (souvent pire que ceux que la réalité fournit) mais ils restent imaginaires.

Faire ce dont on rêve c'est s'exposer à des résultats, mais pire, à des échecs.

C'est là le plus effrayant dans l'entreprise de quoique ce soit.

Beaucoup de propriétaires avec lesquels on travaille ont du mal à mettre en place les changements qu'on leur conseille.

Et le pire, c'est qu'ensuite ils se culpabilisent.

Dans la lettre de la semaine passée on a abordé le flot d'émotions que représente la procrastination.

Et la culpabilité que l'on s'impose par la suite ne fait qu'aggraver ce qui était déjà un problème.

Cette émotion est une énergie très faible dans le monde du chien. C'est de l'abattement, de la fragilité et de l'inquiétude.

Tout ça peut rendre un chien plus anxieux ou nerveux, ce qui peut parfois se transformer en agressivité.

Alors ce qui te sera offert ici est pour moins procrastiner.

Mais si d'aventure (et c'est probable) cela t'arrivait tout de même, promets-moi de ne pas t'en vouloir.

Si tu ne me le promets pas, fais le pour ton chien, ton chat ou même ton entourage!

La culpabilité est un bien plus grand ennemi que la procrastination.

Se comprendre

L'une de mes propriétaires préférées me demandait il y a peu si son chien était méchant.

Plutôt que de répondre à sa question je lui ai demandé ce que cela signifierait s'il l'était.

Cela l'a amené à réaliser que chacun de nous avions du "méchant" en nous, et plus, que ce "méchant" n'était qu'une étiquette.

Un chien qui défend sa nourriture est-il mauvais ?

Un autre qui s'en prend à un chiot pour l'éduquer est-il malveillant ?

Une meute de chiens qui établit sa hiérarchie envers une autre est elle faites de chiens méchants ?

Je répondrais non, mais parce que c'est ma vision, ma compréhension.

D'autres auront d'autres réponses. Pour comprendre d'où viennent ces réponses (aucune n'est plus juste qu'une autre), il faut se comprendre, comprendre son histoire.

Le travail avec les chiens, surtout ceux qui ont des problèmes, c'est un travail sur soi. Et beaucoup sous-estiment la profondeur que cela peut atteindre.

Pour diminuer l'intensité de sa procrastination il faut d'abord aller chercher en soi.

L’un des pièges de cette première étape est de penser qu’il s’agit d’une autre forme de procrastination que de chercher à se comprendre.

Que du contraire.

Pour rappel il y a 3 paramètres qui nous font procrastiner : La peur - L'inertie - L'incertitude.

3 questions que tu peux te poser concernant n'importe quelle tâche que tu reportes:

  • Qu'est ce qui me fait peur dans cette tâche ?

  • De quoi je doute ?

  • Qu'est ce que je mets en place qui augmente les chances que je procrastine ?

Cela peut ne prendre que 5 minutes, mais les réponses te seront essentielles.

Ces réponses rendront conscients les mécanismes dans lesquels tu t'enfermes. Ainsi, dès qu'ils se représenteront, tu pourras les prendre avec plus de distance.

Ne sous-estime pas cette étape, elle est réellement fondatrice de la suite.

L'inertie au bûcher

Un de mes amis a commencé à changer certaines choses dans sa vie. Il a donc ajouté à son Habit Tracker : une douche froide, se brosser les dents suivi d’un café.

Dernièrement il me disait : "Je fonctionne comme un robot, quand je commence la douche froide le reste suit automatiquement."

Ce qu'il fait s'appelle du Habit Stacking.

Cela te permet d'atteindre la deuxième étape sur ton chemin : l'inertie.

En physique, l'inertie d'un corps est sa tendance à conserver la même vitesse en l'absence de résistance.

Lorsque la procrastination est une habitude, la force nécessaire (la résistance) pour la changer peut être importante.

Voilà pourquoi nous allons diminuer la friction pour y arriver.

C'est James Clear, dans son livre Atomic Habits, qui m'a introduit au concept d'"Habit Stacking".

Il s'agit simplement de lier une habitude avec une autre.

Il n'y a ainsi pas besoin de réfléchir et les choses se font automatiquement.

Et il ne s'agit pas de commencer avec des choses incroyables.

Un exemple : Je rentre de la balade avec mon chien je :

  • Le fais attendre à l'entrée

  • Tire mes chaussures et ma veste

  • Le guide vers son panier

  • Je me lave les mains

  • Je prends 5 minutes pour méditer

Implémenter une suite d'habitudes te permet de laisser très peu de places au doute et à la peur.

Cela te permet en plus de savoir s’il est vraiment possible d’ajouter quelque chose à ta routine.

Tu fonctionnes ainsi en totale inertie, sans rien à penser. Ce qui augmente aussi la relation avec ton instinct! (Sujet d'une prochaine lettre)

Pour des choses plus complexes ou plus effrayantes, enlever la friction de l'inertie est un super moyen d'évoluer sans trop de stress ajouté.

La peur est notre prochain adversaire.

La peur à genou

Avant de rentrer dans la rivière, je salive plus.

Mon corps tremble déjà. Mes muscles se crispent.

Mon coeur bat plus fort et mes pensées vont dans tous les sens.

En gros, j’ai peur.

Pourtant, je l'ai déjà fait des centaines de fois.

Je l'ai fait la veille !

Mais elle revient. Je devrais dire elles reviennent.

La peur n'est pas réelle. Il s'agit d'un conglomérat de plusieurs craintes. Et lorsqu'elles ne sont pas discriminées, elles deviennent un gros bloc qui nous empêche de bouger.

À force de m'y confronter, je reconnais certaines des voix qui forme MA peur.

Et avec tout le respect que je me dois, beaucoup sont ridicules.

  • Je vais peut-être mourir

  • Je vais avoir trop froid, je vais pas m'en remettre

  • Et si finalement ça me faisait du mal

Pourtant je sais que tout ça est faux.

La peur de mourir est la plus grande des peurs. Je la différencie de la peur de la mort qui est un autre débat.

La peur de mourir nous prend aux tripes lorsque l'on fait n'importe quelle activité nouvelle ou difficile.

Elle n'est ni raisonnée, ni logique.

Mais elle est surtout très discrète. Puisque l'on sait rationnellement que l'on n'est pas en danger, on a tendance à ne pas l'écouter.

Pourtant après l'avoir reconnue une première fois, j'ai pu l'observer dans plein de compartiments de ma vie. Ce qui m’a aidé à oser bien plus de choses.

Une de nos propriétaires qui a eu beaucoup de difficultés avec la réactivité de son chien nous confiait à quel point l'idée de croiser un chien et d'une possible bagarre, lui amenait directement le sentiment d’une mort imminente.

Avec un autre ami nous discutions à quel point, lors de compétitions de Jiu-jitsu, la peur de la défaite se mêlait avec la crainte que l'on voit nos failles. Ces failles amenant un effondrement du personnage que l’on se construit et, dès lors, une mort..

Il faut un certain niveau de conscience pour avoir accès à cette peur là.

Mais peu importe de quelle peur il s'agit, la déconstruire permet de prendre un peu de distance.

En plus de s'exposer souvent à ce type d’émotions, une autre pratique aide grandement : refaire le fil de ses journées.

Combiné à l'exposition, tu développes un super pouvoir.

Le protocole est assez simple, ce qui le rend encore plus puissant.

Décider d'une chose difficile à faire

Choisis une chose, que tu sais bonne pour toi mais avec laquelle tu as du mal.

Points bonus si tu l'intègres dans un Habit Stacking bien sûr!

Écrire les peurs liées

Que tu aies déjà fait la chose ou pas, note les peurs qui y sont liées. Laisse tout sortir, même le plus ridicule (J'ai peur de ce que Raphaël, mon ami de 2e maternelle pourrait penser).

Tu vas tomber sur des choses ridicules, c'est là que se trouvent les bonnes nouvelles.

Leur donner une réponse

Beaucoup de peurs restent sans réponses. Ce qui les rend encore plus grandes.

Pour chaque peur, qu'aurais-tu besoin d'entendre ? De savoir ? Qu'on te dise ?

Une fois notées, offre les toi au moment où elles se présentes.

Revenir dessus

Une fois réalisée, repense à cette activité.

Repense à toutes les peurs que tu as surmontées.

Repense à l'évènement lui-même.

Repense à comment tu t'es senti.e ensuite.



À force d'appliquer ce protocole, tu reconnaîtras tes peurs lorsqu'elles se présentent.

Tu auras l'habitude d'y répondre et tu pourras déclencher de la dopamine à l'avance, à la simple idée de surmonter ces peurs.

Il ne nous reste donc que l'incertitude et son remède magique.

L'incertitude



« Les dieux nous envient notre mortalité »
— Achille

Il y a un remède magique à l'incertitude.

L'accepter.

L'incertitude est notre fuel.

Si l'on savait que toutes nos entreprises allaient marcher, quel intérêt il y aurait-il à les faire ?

Lorsque l'on prend un chien avec des difficultés, c'est savoir que l'on va devoir chercher des solutions qui est stimulante.

Douter, surmonter, échouer et enfin y parvenir. C'est aussi là que se cache le bonheur.

Je ne suis pas excité de mettre mon pain dans le grille-pain parce que je sais qu'il va revenir toasté.

Je suis par contre extrêmement enthousiaste lorsque l'on me parle d'un chien extrêmement compliqué que personne n'est parvenu à aider.

C'est ce frémissement de l'incertitude qui donne le pétillant.

Il s'agit de changer d'état d'esprit.

Quand tu lis incertitude, tente de voir quelle partie de ton corps s'active.

Maintenant, arrête d'étiqueter cette sensation négativement.

Une fusée avant de décoller tremble et vibre comme jamais.

C'est la même chose pour toi. Ce que tu ressens n'est pas de la peur (on l'a déjà prise en charge).

Il s'agit de ton instinct. Nous sommes raccordés pour l'incertitude.

Ce que tu sens c'est de l'excitation.

Et elle est bonne à suivre.

Tu seras plus heureux.se d'avoir osé demander son numéro à la personne qui t’intéresse que de t'être défilé.e.

L'incertitude est notre privilège.

Il s'agit de voir le trésor qu'il représente.

Dès que tu la sens, utilise là, ne t'en détourne surtout pas. Elle est le signe que tu grandis.

Une certitude pour conclure

C'est lorsque j'ai su ce que je devais faire face à l'agressivité de mon chien que je me suis apaisé.

En ayant un plan clair, j'ai su vers quoi me tourner.

Ces lettres sont là pour soutenir tous ceux qui sont en difficulté dans leur vie.

Par des changements théoriques, pratiques ou de Mindset, beaucoup de choses peuvent évoluer.

Mais pour certains les problèmes sont plus intenses et on n'a pas le temps d'attendre que son instinct nous apporte les réponses.

C'est pour eux que nous avons créé notre Académie en ligne.

C'est ma certitude par contre que tu n'as pas absolument besoin d'acheter tous les cours sur internet ou consommer des centaines de vidéos.

Les difficultés que tu rencontres actuellement ont pour seul but de te permettre d'être un.e meilleur.e TOI.

Et c'est en t'explorant que tu le deviendras.

C'est la plus grande des certitudes.

Merci de m'avoir lu jusqu'ici c'est un honneur.

Merci à Shaworks pour son interprétation de cette newsletter !

À la semaine prochaine.

Olivier

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