Cette Partie De Toi Qui T’Offre Les Solutions (Et Comment La Trouver)

Je me sens souvent bête face à mon chien.

Il me regarde et je n'ai aucune idée de ce qu'il veut me dire.

Par le passé, je liais les problèmes que l'on expérimentait à ces moments d'incompréhension.

En réalité ces moments de doutes forgeaient autre chose.

Mon instinct.

Beaucoup n'ont pas idée de ce qu'est leur instinct. Ni où le trouver.

Pour d'autres c'est une ineptie et un risque.

Pourtant, pour ceux qui sont en contact avec un animal, il s'agit d'une nécessité.

Encore plus s'ils ont des problèmes avec.

Un instinct inutilisé, c'est un sage laissé au fond d'une grotte.

On cherche régulièrement des solutions intellectuelles à nos soucis.

Dans le monde humain cela fonctionne (la plupart du temps).

Dans celui des animaux, cela devient un frein.

Certains disent qu'ils n'ont pas "cet instinct". Je n'y crois pas.

Ce qu'ils n'ont pas, c'est la manière de s'y connecter et la conviction qu'ils en sont capables.

Vivre au contact de son instinct diminue grandement l'anxiété.

Il construit une confiance en soi présente depuis la naissance.

Lorsque tu parviens à entretenir une relation avec, tu obtiens en plus une nouvelle forme de sérénité.

Se lier à son instinct n'est qu'une étape dans le changement de direction de sa vie.


Ça commence par une petite voix

En 2020, j'ai commencé à marcher pieds nus en rue.

La raison : une petite voix qui me disait d'essayer.

Et les enseignements qui y sont liés semblent ne pas avoir de limites.

Par contre il a un prix: les gens me regardent bizarrement.

J’ai même vu des mères, rapprocher leur enfant d’eux. (Quand on sait que je suis pédopsychiatre, c’est le comble!)

Dans une société où la majorité de notre comportement est dicté par un algorithme (consciemment ou non), suivre son instinct est une anormalité.

Et être atypique, c'est prendre le risque d'être rejeté.

Marcher pied nu est un acte tout à fait accepté sur la digue à la mer ou dans une ville de surfeurs.

Par contre, les mêmes personnes te dépiéront (dévisager les pieds, ma création) si tu es en ville.

Chaque niveau d'un algorithme définit un contexte.

Selon le contexte certaines possibilités existent, d'autres disparaissent.

L'entièreté de notre vie est algorithmique.

Ce fonctionnement assure une continuité dans notre société.

Pourtant, il existe au moins un moment pour chacun durant lequel on se permet de ne pas être dans l'algorithme, les vacances :

  • On s'habille comme on veut.

  • On prend le temps de faire ce qu’on veut.

  • On ne se soucie (presque) pas des autres.

On n'ose le faire en dehors de ces moments car nous nous exposons au risque d'être rejeté.

D'un point de vue évolutif, nous sommes construits pour ne pas être exclu.

Il n'y a encore pas si longtemps, ne pas faire partie de la tribu était synonyme de mort imminente.

Cette obligation est restée coincée dans notre cortex bien que le danger ne soit plus si grand.

La solitude provoque dès lors une peur : celle de ne jamais obtenir de solutions (puisque dans cette pensée elles viennent des autres), et donc mourir.

Cela semble exagéré, c'est pourtant le fondement de ces peurs.

Mais pour trouver son instinct, il nous faut de la solitude. (Même si vous avez des guides pour vous montrer le chemin)

C'est en le rencontrant qu'on réalise que l'on n'est jamais réellement seul.

Qu'il existe en soi, une source de solutions, instantanées, mais aussi pour le futur.

Et lorsque l'on tisse ce fil entre ce dont on est conscient et l'instinct, on débloque un nouveau niveau de confiance qui ne dépend plus du contexte dans lequel on se trouve.

Tout le jeu est de réussir à entrer en contact avec son instinct et de le rester.

E.T téléphone maison

Un ancien collaborateur a du un jour laisser un chien en pleine forêt.

J'ai donc dû aller le chercher à l'aveugle.

Une seule solution, m'en remettre à mon instinct.

Sur la route des milliers de questions m'ont assaillies.

  • Qu'est ce que je fais si je ne le retrouve jamais ?

  • Que va-t-il arriver à DogConnXion ?

  • Et s'il a été emmené par des gens ?

Je me suis ressaisi.

C'est là que j'ai pensé à mon instinct.

Lui et moi avions déjà travailler à notre relation.

Donc, après avoir chassé mes angoisses, anxiétés et autres colères je lui ai demandé : "Où devrais-je aller?"

J’ai suivi ce que mon corps me disait.

Le chien est apparu devant moi au premier tournant.

Je ne suis pas exceptionnel et ne possède aucune capacité extrasensorielle.

J'ai simplement comme nous tous, une petite voix, perdue au milieu de toutes les autres, qui cherche à me guider.

Le plus difficile est de la différencier des autres.

En psychanalyse, ces différentes voix sont appelés les états du moi.

Il en existe trois :

  • Ce que l'on a appris ou "Le parent"

  • Ce que l'on a expérimenté ou "L'adulte"

  • Ce que l'on ressent ou "L'enfant"

Elles interagissent entre elles.

Par exemple, l'adulte peut imposer des croyances à l'enfant qui l'empêchent de s'exprimer librement.

Ou l'enfant peut mettre à l'avant plan des croyances que l'adulte ne parvient pas à mettre en doute.

L'instinct se trouve dans l'enfant. Il n'utilise pas réellement de mots, car il est présent depuis la naissance.

Beaucoup d'entre nous vivons dans les parties adulte ou parent parce que depuis notre plus tendre enfance, c'est ce qu'on nous dit qui est bien.

Les plus spirituels les appellent le "mental".

Ce terme est trop emprunté et est souvent synonyme de négatif alors que L'enfant, si non contrôlé, peut aussi être délétère.

Comme toujours dans la vie, la justesse se trouve dans le voyage entre ses polarités.

(L'équilibre ce n'est pas être au milieu, mais balancer autour)

C'est pourquoi il est si difficile de l'entendre. Dès qu'elle pointe le bout de son nez, des voix s'élèvent pour la mettre sous silence :

  • "Non ce rêve est impossible."

  • "Ils ont raison."

  • "On a toujours fait comme, c'est pas toi qui vas changer les choses"

  • "Qui es-tu pour dire ces choses-là?"

Pour la distinguer, je la localise "à la maison".

La maison c'est le corps (cette partie n’a pas de mots pour se défendre).

Les anglophones parlent de "gut-feeling" qui relève plus de l'intuition.

L'intuition n'est pas l'instinct. Elle vient avec l'expérience.

Un pompier vétéran obligera ses hommes à sortir de la maison 5 minutes avant que celle-ci ne s'écroule pourtant rien n'indiquait qu'un tel éboulement allait arriver.

Par la répétition d'expériences, dans un contexte similaire, des patterns sont reconnus inconsciemment et l'expérimenté les traduira en actions.

L'instinct dépasse l’intuition. Il s'exprime de manière instantanée et souvent sans mots.

Il ne dépend pas du contexte mais de la relation qu'on a tissé avec.

Il faut connecter la ligne entre "nous" et notre corps pour pouvoir, comme E.T, téléphone maison.

Et c’est là qu’est la bonne nouvelle, il est accessible à tous et ne requiert pas des années d'expérience.

Le corps au centre

Je n'ai jamais partagé ce qui suit.

Mais dans une conversation qui appelle à des comportements inédits pour toi (et donc “risqués”), il me semble juste que je te partage des choses plus risquées pour moi.

On décolle.

Lors de ma première expérience psychédélique, j'ai eu une conversation avec mon corps. Très courte, mais tellement directe : "Tu ne m'écoutes pas quand je te parle".

J'avais 30 ans et souffrais du dos, des genoux et des hanches. Anormal pour un sportif sans choc notable.

Moi, le médecin, scientifique, rationnel ai eu beaucoup de mal à comprendre de quoi il s'agissait.

Quel langage pourrait bien avoir mon corps, et par ailleurs, comment pourrais-je "l'écouter"?

C'est ainsi qu'a démarré pour moi cette route.

Je ne conseille pas de prendre des psychédéliques pour augmenter la relation qu'on a avec son corps.

D'ailleurs, une mauvaise utilisation pourrait entraîner le contraire.

Par contre, pouvoir simplement t'arrêter quelques minutes par jour pour sentir ton corps et ce qu'il a à te dire est le moyen parfait.

Le plus simple est de commencer par un endroit douloureux ou une réaction bizarre de ton corps (mon oeil ou ma poitrine pulse parfois sans que je le veuille).

Concentre-toi dessus et demande simplement à ton instinct ce que c'est.

La première réponse qui vient (juste avant les voix qui vont la passer sous silence), c'est celle là que tu veux garder.

C'est en répétant ces petites questions au fur et à mesure (en plus de ce dont on parlera plus tard) que tu vas construire ta relation.

L'entonnoir de vie

La vie est d'une profondeur qu'on ne peut appréhender.

Comprendre ce qui fait tourner la Terre, les planètes et en même temps l'esprit des humains est à peine théorisable.

Notre corps est ce qui nous rapproche le plus de ce qu'elle peut être, bien qu'il soit toujours empli de mystère.

C’est ainsi que j’ai construit l’entonnoir de vie.

Au plus proche de la vie, il y a le spirituel. Peu importe qu'on l'appelle Dieu, Allah, l'Univers, la Source, voire le hasard.

Une chose, plus grande que nous, a mis en place l'Univers dans lequel nous évoluons.

Et cette force est présente dans chacune des cellules qui constitue “nous”.

Comprendre et accepter le spirituel donne accès au calme.

L'instinct se trouve juste au-dessus.

Il est à la jonction des émotions et de la spiritualité.

Il comporte une partie presque magique. Il est présent depuis notre naissance et nous suit jusqu’à notre dernier souffle. On n’a aucune prise sur lui et on ne peut que s’en approcher.

Dans le même temps il est très ancré dans le monde réel. Il est pratique et a un impact direct sur notre monde.

L'instinct donne accès à la confiance.

Ton instinct et tes émotions sont liés mais différents.

L'instinct est dénué d'émotions. Il n'est que réaction à des informations plus profondes, inconscientes.

Il les rend conscientes via l'impulsion de faire quelque chose en retour.

Les émotions quant à elles sont plus conscientes (bien que certains d'entre nous aient besoin d'aide pour se permettre de les sentir au départ)

Différencier les deux est important car les émotions peuvent également entraîner des envies de mouvement.

Cependant l'instinct agit à partir d’un esprit calme. (Il se base sur le spirituel)

Pour laisser son instinct s'exprimer il est donc nécessaire d'être calme. (le sujet de la prochaine lettre)

Un vaste océan d'envies, de besoins et d'impulsions se trouve en nous. (plus on descend dans l'entonnoir)

L'enfant en nous est beaucoup plus au courant de ces derniers.

C'est là que l'instinct est important. Il sera le filtre entre le conscient et l'inconscient.

Circuler dans l’entonnoir

Sans âme, pas de vie.

Sans instinct, pas de mouvement.

Sans émotions, pas de vécu.

Sans intellect, pas d'innovation.

Mais vivre uniquement avec de l'intellect et de l'émotionnel, entraîne un cycle fermé.

C'est l'une des raisons des dépressions ou burn-out (la sensation d'être dans un tourbillon dont on ne pourra sortir).

À l'inverse une connexion à quelque chose de plus grand ou à son instinct (le petit frère de la spiritualité), entraîne une vie satisfaisante.

C'est la combinaison des 4 plans qui donne toute sa valeur à la vie.

Le spirituel est un puit sans fond d'inconnu et découvertes.

L'instinct est un fraction de ce puit, spécifique à notre vie.

Les émotions et l'intellect viennent se mettre au-dessus de tout ça.

Actuellement nos fondations sont inversées.

On veut tout résoudre avec notre cerveau et laisser nos émotions dicter les décisions à prendre.

L'inconnu est la source de la connaissance.

Pas l'inverse.

En étant ouvert à ton instinct et à quelque chose de plus grand (pas besoin de lui donner un nom) tu t'assures la capacité de prendre du recul sur ta vie et tes problèmes.

Il ne s'agit pas de passer sa vie à méditer, sur son nuage de spiritualité.

Mettre au service de ta vie ce qui vient de l'intérieur, c'est ça le vrai but.

Ce n'est que comme ça que tu trouves les solutions dont tu as besoin.

Comment amener plus d'instinct dans sa vie

La vie est partout autour de nous.

Tourne la tête à droite et tu verras une création réellement incroyable (si tu prends le temps d'y penser).

Je déteste ces phrases. Elles sonnent toujours woo-woo même si elles sont profondément vraies.

L’instinct est la collection de cette vie.

Il s'agit d'une sagesse qui nous habite et qui ne demande qu'à s'exprimer.

L'instinct est complexe et le tien est différent du mien.

Ici je t'invite à trouver la porte et à l'enfoncer.

Dans de prochaines lettres on parcourra ensemble le chemin qui se cache derrière.

Aussi ennuyant que cela puisse sembler, pour trouver son instinct, il est nécessaire d'utiliser... son instinct.

Merci d'avoir lu cette lettre et à la semaine prochaine.

Olivier.


Blaague.

À moitié.

Je peux te montrer la direction, ce sera toujours à toi de pousser les portes.

Ce qui est certain, c'est que pour te lier à ton instinct, tu dois te lier à ton corps.

Toute activité silencieuse, en lien avec ton corps est un pas dans cette direction.

A) Le vide

Mes plus grands enseignants de ce monde là ont été les chiens.

En m'inspirant d'eux j'ai appris à marcher dans la forêt ou n'importe quel environnement et prendre le temps d'utiliser tous mes sens.

Le but étant de prendre de nouvelles informations sur le même environnement (idéalement un que tu connais “par coeur”).

Laisse cette machine qu'est ton corps s'ouvrir à un maximum de données.

Ainsi tu te coupes des niveaux émotionnels et intellectuels.

Sans eux l'instinct est directement à portée de main.

Au début, le but n'est pas de recevoir des infos de la part de son instinct, mais plutôt d'en donner.

(La vie est comme ça, en donnant d'abord, on reçoit)

Ta mission est de respirer. De plus en plus profondément tout en marchant.

Une image que j’utilise beaucoup pour m’aider : “J’enregistre toutes les informations pour celui qui aura la capacité de revisiter ses vies antérieures.”

On n’est pas obligé d’y croire, cela augmente simplement l’importance de ce moment.

Progressivement des informations te viendront, il s'agira de simplement les suivre.

Tu le reconnaîtras.

B) Le corps comme porte d'entrée

Les étirements sont un autre moyen de faire grandir cette relation.

J'utilise le Yoga mais n'importe quelle forme d'étirement fonctionne.

Lorsque tu t'étires, tu relâches des tensions enfermées dans ton corps. Ces tensions contiennent de l'information.

  • Une relation

  • Un événement

  • Une interaction

Lorsque tu permets à ton corps de les relâcher, tu approfondis au même moment ce canal. Plus tard cela te permettra de t'y adresser.

Par ailleurs, les étirements recentrent sur le moment présent.

Tu es uniquement là. Dans ton corps, sur ce sol, entrain de respirer et te détendre.

S'ouvrir à son instinct c'est s'ouvrir au moment présent car c'est uniquement là qu'il opère.

Dans le moment présent se trouve le bonheur (ce que l'on recherche au fil de ces lettres).

Instant présent, calme et bonheur sont liés.

L'instinct nécessite les deux premiers mais nous y invite aussi.

Le comprendre, c'est l'appréhender.

S'y essayer, c'est l'apprivoiser.

Et vraiment: Il n'y a pas d'erreur que des tentatives.

Pour en savoir plus sur les différentes couches d'un humain et sa relation avec son chien.

Merci vraiment de m'avoir lu cette fois.

Et merci encore à Charlotte pour sa magnifique illustration. (Allez la suivre @shaworks !!)

À la semaine prochaine.

Olivier

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